Mandjo Béa BoréAnalyste-développeur

Comment concilier exploitation minière et préservation de la biodiversité ? Cette question, j'ai choisi d'en faire mon sujet de mémoire en 2010, Année Internationale de la Biodiversité, alors que je préparais mon Master en gestion intégrée des territoires à Paris. La raison : l'état de mon pays d'origine, la Guinée, où l'industrie minière contribue directement et indirectement à 36% du PIB national.

Dans ce projet de recherche mené en partenariat avec l'Université Montpellier 2, le CNRS (Centre d'Écologie Fonctionnelle et Évolutive de Montpellier) et Rio Tinto Simandou, mon objectif était de développer une approche de restauration écologique pour aider à la reconstitution des écosystèmes locaux dans la région du Pic de Fon, au sud-est de la Guinée.

Pour y parvenir, j'ai d'abord effectué plusieurs mois de recherche bibliographique sur l'exploitation minière en Guinée et dans d'autres pays. J'ai ensuite intégré l'équipe environnementale de Rio Tinto en Guinée sous la supervision du Dr. James Aronson du CNRS. Le travail de terrain a permis de caractériser les différents types de végétation et de sélectionner des espèces candidates à la restauration écologique. J'ai également réalisé une cartographie de la végétation couvrant la région de Canga-Est jusqu'au sommet de la chaîne du Simandou.

Les résultats ont permis de décrire l'organisation paysagère de la Forêt Classée du Pic de Fon et d'identifier le potentiel de restauration et de réhabilitation écologique. Ce travail offre un cadre pour réconcilier les conflits inévitables entre exploitation minière et biodiversité, tout en promouvant le bien-être des populations locales.